On reproche souvent aux libéraux une soit-disant naïveté face aux enjeux de sécurité, et, aujourd’hui en particulier alors que Bruxelles a été frappé par le terrorisme islamiste barbare, comme Paris, Tunis, Istanbul ou de nombreuses villes.
Pourtant, un message libéral existe et doit même être répété à
l’excès car il sera bien plus efficace que le rejet absurde et
indifférencié (appeler à expulser tous les immigrés) ou les imprécations
absurdes comme le hashtag #StopIslam hier sur Twitter.
Nommons l’ennemi : la plus grande fermeté envers le terrorisme islamiste et ceux qui menacent nos sociétés
Il est plus que temps de s’y atteler en désignant clairement l’ennemi
qu’est le terrorisme islamiste. Sinon, à continuer à prétendre que le
problème aujourd’hui c’est exclusivement le racisme des blancs, comme
Manuel Valls le faisait la veille des attentats, c’est s’assurer de
nourrir le rejet global et aveugle des musulmans que soulignait à juste
titre NathalieMP.
Les médias ne sont pas en reste dans ce politiquement correct mal
compris : au lendemain des attentats de Charlie Hebdo, certains
refusaient encore de mentionner clairement comme l’ennemi le terrorisme
islamiste et occultait systématiquement l’adjectif islamiste. En croyant
éviter la stigmatisation, ils ne font que renforcer ce qu’ils veulent
affaiblir. Les seuls gagnants sont les extrêmes qui en profitent pour
vendre un faux « discours de vérité » dangereux et inefficace.
Au final, comme le remarquait Aurélien Véron sur Contrepoints
: « Le refus de définir et d’affronter le mal islamiste a nourri la
montée du rejet des musulmans et de l’islam, évidemment mal vécu par ses
pratiquants que cette menace inquiète – et frappe – autant que les
non-musulmans. »
Un état fort… dans ses fonctions régaliennes
Répétons-le, les libéraux sont pour un État fort, dans ses fonctions régaliennes.
À vouloir tout faire, les États occidentaux ont oublié leur raison
d’être, garantir notre sécurité. Abandonnons enfin les prétentions à un
État omnipotent qui fait tout mal et défendons un État efficace sur ses
fonctions régaliennes, qui garantit le droit à la sécurité de chacun de
ses citoyens.
C’est ce que rappelle à juste titre le Parti Libertarien Belge dans un communiqué consécutif aux attentats de Bruxelles :
[face au terrorisme], « nous rappelons notre objectif d’un État régalien recentré sur la justice, la neutralité militaire et la défense de nos concitoyens. »
L’état d’urgence n’est pas la solution
L’état d’urgence n’est pas une solution. Si le droit doit être adapté
pour viser le terrorisme, qu’il le soit pour cela spécifiquement et non
de manière indifférenciée comme aujourd’hui. Même un libéral peut
accepter qu’il faille adapter certaines parties des procédures
policières ou judiciaires dans le cas des affaires de terrorisme. Mais
ce n’est pas ce que permet l’état d’urgence.
L’état d’urgence, c’est une autorisation unilatérale donnée aux
autorités de faire ce qu’elles veulent, sans quasiment aucune contrainte
juridique. Êtes-vous prêts à donner ces droits sans aucune contrepartie alors que l’on a vu se multiplier les abus dès les premiers jours ? Alors que, sans état d’urgence, la Belgique a avancé bien plus vite que la France dans les enquêtes post-attentat ?
Au lieu de se perdre dans des débats inutiles sur la déchéance de nationalité, François Hollande et Manuel Valls devraient
pousser plutôt une réforme du droit concernant le terrorisme
spécifiquement, et libérer les Français d’un état d’urgence inutile.
Nous ne devons rien renier sur nos valeurs
Les valeurs libérales sur lesquelles sont fondées nos sociétés modernes sont ce qui suscite la haine des terroristes barbares. « Les
valeurs libertariennes sont à l’opposé de l’inhumanité de Daesh, nous
prônons une société libre et pacifique, régie par la coopération
spontanée de ses membres et fondée sur des valeurs de respect, de
liberté et de propriété » soulignait justement le Parti Libertarien Belge hier.
Renoncer à ces valeurs, même au nom de bonnes intentions affichées,
c’est donner victoire aux terroristes. Tant les dérives sécuritaires que
les libéraux dénoncent régulièrement que les petites renonciations au
quotidien à l’État de droit, à l’égalité des sexes, etc. Ces petits
renoncements nourrissent les grandes défaites futures.
Le droit au port d’armes doit-il rester un tabou ?
Nos sociétés d’Europe occidentale n’ont pas le même héritage culturel
que les États-Unis et une réticence culturelle forte sur le droit au
port d’armes. Pourtant, se poser intelligemment la question de sa
reconnaissance devient essentiel. Comme le montre Israël, cela peut
permettre de protéger les citoyens et de leur donner les moyens de se
défendre en cas d’attaque. Corinne Sauer, du think-tank JIMS basé à Jérusalem souligne ainsi que : « il est assez facile d’obtenir un permis de port d’armes et de nombreux citoyens sont armés. Cela a permis de stopper de nombreuses attaques terroristes ».
Dans le cas français, laisser les policiers qui le souhaitent
conserver leur arme de service en dehors de leurs heures de service ne
serait-il pas un moyen de protéger les citoyens ? Combien de morts au
Bataclan auraient pu être évités si les nombreux policiers présents là
bas avaient été armés ?
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