dimanche 21 décembre 2014

UMP, l’instant de vérité



Charles Beigbeder vient de nous rendre un immense service. Passé l’habituel moment d’énervement que suscite la caricature grossière des idées libérales — lire Le libéralisme intégral veut-il la fin de toute communauté humaine ? sur Causeur.fr — je réalise à quel point ce papier est précieux en ce qu’il marque de manière parfaitement claire est non-ambigüe tout ce qui sépare l’UMP de nos idées. C’est le secrétaire national de l’Union pour un mouvement populaire (sic) qui nous le dit : nous ne sommes qu’une minorité qui, à l’image de Gaspard Koenig, défendent l’héritage intellectuel de Bastiat, Tocqueville, Constant, Turgot (etc.) et, très clairement, Beigbeder nous fait savoir par voie de presse qu’ils ne veulent pas de nous et encore moins de nos idées.
Ledit Charles a ce mérite de poser les choses tout à fait clairement : il défend — pour le moment — « la liberté d’entreprendre contre l’omniprésence de l’État dans la vie économique et la multiplication des règles en tout genre » (il va de soi que ça n’a rien à voir avec son propre parcours professionnel) et considère comme acquise l’idée selon laquelle « l’intérêt général n’est pas la somme des intérêts particuliers » avant de se lancer dans une longue et pesante énumération de tous les poncifs collectivistes : « garantir le bien commun de la nation », « un projet de société qui dépasse les contingences de chacun », « appréhender la société dans son ensemble », « communion supérieure entre les hommes », « idéal transcendant », « esprit public », « sens du bien commun » et l’inévitable « projet national ».
Voilà : c’est clair, net et précis ; le secrétaire général de l’UMP vient de fixer — pour ceux qui avait encore le moindre doute — la ligne officielle de l’UMP : c’est un parti collectiviste comme les autres ; sauf quand ça l’arrange, comme les autres. À l’image d’un Ted Turner qui prône un déclin de 95% de la population mondiale tout en ayant cinq enfants à son actif ; comme un Fidel Castro qui n’avait pas de mots assez durs pour fustiger les riches depuis son îles privée au sud de la baie des cochons ; comme un vulgaire Cahuzac qui prétendait lutter contre la fraude fiscale tout en planquant sa petite fortune personnelle en Suisse : Charles Beigbeder n’est libéral que dans la mesure où cette posture — provisoire, n’en doutez pas — lui permet de faire avancer sa carrière politique et, éventuellement, ses intérêts tout ce qu’il y a de plus privés.
Merci Charles ! Je rejoins Gaspard et les autres membres de notre petite minorité avec la certitude que je préfère me couper un bras plutôt que de voter pour l’UMP.

Source : Ordre Spontané

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