mercredi 7 mai 2014

L’abîme français


Trois exemples parmi mille :
1°/ Marseille, non pas le Vieux Port, mais le "nouveau", celui censé s'occuper des gros tonnages, j'y suis passé devant la veille du 6 mai, à deux reprises, 12h, et 15h30, eh bien pas un chat, pas de grues en action, rien, pas un bateau à l'horizon sinon ceux de la SNCM, à quai, on se serait cru dans un port fantôme, il ne manquait plus que le vaisseau du même nom…
Il y a quelques jours j'étais à Gênes, cela s'affairait de partout, d'énormes paquebots de croisière, des gros bateaux de marchandises, tanguaient à l'horizon. Tandis qu'à Marseille, à l'Estaque, dans le restaurant où nous nous étions arrêtés, je surprenais la conversation d'un "marin" qui parlait au téléphone de "10%" d'une cargaison à toucher comme d'habitude (sinon pas de déchargement sans doute…) ; au bar, une espèce de vieux maffioso faisait le beau en costard ringard entouré de ses sbires avec une enveloppe marron bien matelassée en main, nos regards se sont croisés, bizarrement je l'ai senti mal à l'aise…
Puis le retour vers Marseille, 15h30 donc, et toujours les grues immobiles avec des km de quais vides, insupportablement vides… Une mafia, se cachant bien sûr "sous le drapeau du socialisme", parasite le port (chut!) le coule littéralement dans l'indifférence générale. Pourtant Marseille ne demande qu'à vivre cela se sent, se voit.
2°/ Le lendemain, sur RMC/BFM, François Hollande se vante d'avoir fait payer les "plus aisés" dès son arrivée parce qu'ils le valent bien, tout en bafouillant une explication oiseuse sur les heures supplémentaires qui n'auraient aucune raison de ne pas être fiscalisées par rapport aux autres heures (alors qu'étant "supplémentaires" elles exigent un effort de plus qui devrait être récompensé, mais cela ne se fait pas au pays des "35 h"), puis F.H enchaîna sur la guimauve habituelle des espérances de Don Juan de la politique qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à son équivalent au quotidien promettant, tel le scorpion, de changer (et même maintenant) alors que les mêmes boniments s'étalaient en veux-tu en voilà, j'imagine que les gars du port fantôme de Marseille devait se poiler en l'écoutant, dix de der et rebelote ! en attendant la subvention qui viendra payer les heures qu'ils ne font pas parce qu'il "n'y a pas de travail" ; c'était à gerber, et RMC/BFM qui accepte cette mascarade, qui achète la corde pour être pendu…
3°/ N'en déplaise au nouveau (nouveau) ministre de l'économie et au président de "Debout la République", j'ai entendu que les syndicats d'Alstom ne seraient pas mécontents de se faire racheter par G.E : les salaires y sont deux à trois supérieurs, la formation permanente excellente, jusqu'à la cantine… Cela me rappelle quand j'étais étudiant, je l'ai peut-être raconté remarquez, j'avais travaillé les quatre mois d'été pour la Morgan Guaranty Trust, une grosse banque américaine, j'avais juste travaillé au tri, eh bien ils m'avaient proposé de me garder et au bout de deux mois supplémentaires j'avais droit à une formation en interne, payée ; et en plus de cela leur cantine était exceptionnelle pour 60 centimes (de francs à l'époque). Je comprends pourquoi les syndicats d'Alstom ne disent rien.
Le comble étant alors d'entendre beugler ces faux patriotes se la jouer cocorico alors qu'ils coulent le pays ou proposent des solutions ringardes, voilà qui est dingue, au lieu de faire en sorte que l'État facilite les choses, voilà qu'ils entravent en insistant sur les "j'ai décidé que" ou sur le fait "que la proposition de G.E est insuffisante" alors qu'elle va parfaitement pour les premiers concernés ! Alors que le patriotisme consiste plutôt à faire en sorte que la prospérité et la sécurité soient réellement pour tous (tout en défendant la francophonie et les droits humains) et non pas pour ces privilégiés de "droiche" ou de "gaute" qui parasitent les marchés publics ou font du chantage parce qu'ils contrôlent des pans entiers du service public laissé à l'abandon, ne parlons pas du fret ferroviaire identique au port fantôme marseillais, des RER qui arrivent quand bon leur chante parfois en particulier le C, des rectorats en surnuméraire, des ambassades à foison, jusqu'à la magouille autour du musée Picasso parce que la directrice a décidé de se passer peu à peu des subventions étatiques, de gagner son propre argent, ce qui n'est pas bien, à quoi servirait l'État dans ce cas si la société civile démontre qu'elle n'a pas besoin de lui, là, justement, où l'on n'a pas besoin de lui…
Oui, mais qui ira briller dans les Salons cossus d'or 3ème République en se vantant de parler d'égal à égal aux "grands capitalistes"… Tout cela donne la nausée. Comment ! comment est-ce possible que ces miteux, ces oies, ces prétentieux obséquieux osent encore dire un mot, le son d'un mot, alors qu'ils n'ont rien compris, rien de rien, au monde techno-urbain qui quadrillent de plus en plus la planète (70% des nouvelles constructions se font désormais dans les pays "émergents"). Or, comment préparer les futures générations à vivre dans ce monde, là, en évitant l'uniformité, l'aseptisation, le nihilisme, la cyber-transformation en robot volontaire, ou alors l'islam/écologie politique version multiple de volée de bois "vert" selon la secte en vogue dans le pays considéré…
Le plus risible étant de voir les dirigeants nigérians demander de l'aide à Obama alors qu'il est "out" depuis son refus d'avoir au moins ne serait-ce qu'envoyer quelques bombes sur Assad ? Rien. Mais il n'a fait que "66%" de son mandat crane le New York Times: ajoutez un 6 de plus et ce sera bienvenue en enfer… Depuis, Poutine triomphe car la nature des relations internationales fait qu'elle a horreur du vide… D'ailleurs, est-ce que Hollande a été voir Poutine pour discuter yeux dans les yeux de ce qui se passe en Ukraine ? Non, F.H préfère se promener en Daft Punk entre deux séances de boniments : mais à quand les six heures d'affilée à la Chavez avant d'avoir sa p'tite émission quotidienne pour "bien faire comprendre" puisqu'il paraît que ce serait juste ce défaut de "communication" qui expliquerait la chute abracadabrantesque dans les sondages…
Tout cela n'est même plus grotesque. Cela sent le sapin plutôt. Mais cool. Euthanasie douce. Quoique…L'injection peut mal se passer lorsque l'on est condamné à mort. Ce qui semble bien être "notre" cas…

1 commentaire:

  1. En plein dans le 2000 (cf http://djefbernier.over-blog.com/2014/05/trentieme-blog-a-voir-pour-qui-s-interesse-aux-enfants-et-aux-violences-de-demain.html). Au plaisir de vous lire

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